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Quatre pays APV partagent des leçons sur la légalité du bois

En novembre 2018, un groupe de visiteurs du Laos s’est retrouvé dans une forêt au Libéria pour apprendre comment les fonctionnaires de l’administration forestière du pays suivent le bois tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Quelques jours plus tard, ils ont fait de même au Ghana. Leurs visites – et celle d’une équipe de la République du Congo au Ghana – ont été effectuées dans le cadre d’accords commerciaux appelés Accords de partenariat volontaires (APV), conclus entre chacun des quatre pays et l’UE.

Alors que le Laos négocie encore son APV, les trois autres pays mettent en œuvre les leurs et ont réalisé différentes avancées. En définitive, chaque pays vise à pouvoir assurer aux acquéreurs que ses produits bois sont légaux. Ces pays ont beaucoup plus en commun qu’il n’y parait. Ils ont partagé des enseignements importants sur la manière de lutter contre l’illégalité dans le secteur forestier et de promouvoir le commerce légal du bois.

La délégation laotienne comprenait des représentants de l’administration publique en charge des forêts, de la transformation et du commerce du bois, ainsi que du secteur privé et des organisations de la société civile. Ils se sont d’abord rendus au Libéria, qui a ratifié son APV avec l’UE en 2013. Depuis, le Libéria développe les systèmes nécessaires pour contrôler, vérifier et certifier le bois légal et les produits dérivés correspondants.

Du 21 au 25 novembre 2018, la délégation laotienne s’est rendue au Liberia, à la FDA (l’Autorité du développement forestier, selon son sigle en anglais). Ils ont eu des échanges fructueux avec les départements responsables de la vérification de la légalité et de la délivrance des autorisations d’exportations. L’équipe laotienne a également visité une concession forestière et un parc à bois, où elle a observé le fonctionnement du système de traçabilité et de légalité du bois.

Les délégations du Laos et de la République du Congo visitent une scierie dans le district de Sefwi Wiawso du Ghana.

« Comme le Libéria a déjà négocié un APV avec l’UE, Accord qui est actuellement mis en œuvre, ce pays peut nous apporter des expériences et des enseignements précieux », a expliqué Khamfeua Sirivongs, chef du bureau permanent FLEGT au Laos, qui coordonne les négociations de l’APV de son pays avec l’UE.

Mike Doryen, directeur général de la FDA, a remercié la délégation laotienne pour son enthousiasme à visiter et à apprendre de l’exemple du Libéria. Il a déclaré qu’il espérait que la délégation « récolterait les fruits des systèmes, des procédures et des arrangements institutionnels mis en place par le Libéria ».

La délégation laotienne s’est ensuite rendue au Ghana, qui est à un stade avancé dans la mise en œuvre de l’APV. Ils y ont rejoint une équipe de la République du Congo, qui applique un APV depuis 2013. Lors d’une conférence de deux jours organisée par la Commission forestière du Ghana, les participants des trois pays ont partagé les progrès accomplis lors de leurs processus APV respectifs.

Le personnel de la Commission forestière a ensuite donné un aperçu du système de garantie de la légalité du bois développé par le Ghana dans le cadre de son APV. Plusieurs exposés ont porté sur les protocoles de vérification de la légalité, le suivi électronique du bois, les rôles de la société civile et les travaux du Département de validation du bois et du Comité de validation du bois.

« Comme le Libéria a déjà négocié un APV avec l’UE, Accord qui est actuellement mis en œuvre, ce pays peut nous apporter des expériences et des enseignements précieux. »

Les visiteurs du Laos et de la République du Congo se sont ensuite rendus dans le district de Sefwi Wiawso. Ils y ont découvert les opérations menées au niveau du district par la Commission forestière. Puis, ils ont visité une concession forestière et une scierie afin d’observer comment le système de traçabilité du bois du Ghana s’applique aux sites de récolte et de transformation. Ils ont également visité une autre scierie afin d’observer les difficultés rencontrées par les petites et moyennes entreprises pour prouver leur conformité légale.

Sirivongs s’est dit impressionné par les systèmes électroniques mis au point par le Ghana pour assurer la traçabilité du bois et en vérifier la légalité tout au long de la chaîne d’approvisionnement. « C’est une grande leçon pour nous », a-t-il déclaré. « Nous devons retourner au Laos et peut-être commencer à réfléchir à un système, à ce que nous voulons mettre en place. »

Il a ajouté qu’un autre message important qu’il rapporterait chez lui était qu’il sera nécessaire de créer de nouvelles institutions pour mettre en œuvre l’APV Laos-UE, une fois qu’il aura été accepté et signé. « Parce qu’elles n’existent pas encore au Laos », a-t-il souligné. « Donc, pour nous y préparer, nous devons penser à l’avenir. »

Les délégations du Laos et de la République du Congo à unes concession forestière du district de Sefwi Wiawso du Ghana.

Okina Elenga-Ngaporo, le correspondant APV-FLEGT au ministère des Finances et du Budget de la République du Congo, a déclaré que le voyage avait mis en lumière les différences entre son pays et le Ghana, ainsi que leurs approches en matière de mise en œuvre de l’APV. « L’expérience du Ghana est totalement différente », a-t-il déclaré. « Pour nous, ce fut une vraie surprise de voir l’implication des chefferies dans la gestion forestière. Cela s’inscrit dans le cadre d’une bonne gouvernance et de meilleures pratiques. Nous verrons comment l’adapter. »

« Je tiens à les remercier pour cette opportunité, qui nous a permis d’observer la réalité ghanéenne, qui est différente de la nôtre, et son mode de fonctionnement sur le terrain. »

« Nous devons nous les approprier au mieux », a-t-il précisé. « Nous devons examiner l’APV sous un autre angle, regarder nos manquements et nos faiblesses pour pouvoir au niveau de la République du Congo avoir un APV très fort. »

This story has been produced with the financial assistance of the European Union. The views expressed herein can in no way be taken to reflect the official opinion of the European Union.

Author: VPA Africa – Latin America Facility

Date: 23 January 2019