Synergie et résultats encourageants entre l’APV FLEGT et l’observation indépendante externe
Depuis sa mise en place jusqu’à ce jour, le SNOIE Congo a produit huit rapports d’OIE. Sa démarche, après la validation des rapports par le Comité technique et éthique de l’organisation, consiste à les envoyer aux ministères concernés pour le suivi des recommandations par les directions départementales compétentes.
Inès MVOUKANI a étayé cette assertion par deux exemples. Le premier concerne « le non-respect de la législation en matière de travail et des mesures d’hygiène dans une société forestière du Niari. Les directions départementales de la Santé et du Travail du Niari ont été saisies. La direction départementale du Travail a confirmé la véracité des constats épinglés dans notre rapport d’OIE. Puis, elle a formulé une série de recommandations sommant la société forestière de tenir ses engagements concernant la législation du travail et le respect des mesures d’hygiène. », dira-t-elle.
Le second, d’après Gady Inès MVOUKANI, se réfère au « suivi de la mise en œuvre des obligations contractuelles envers les communautés locales également dans le Niari. Des tables-bancs, bien que fabriqués et disponibles, n’ont pas été livrées aux établissements identifiés comme bénéficiaires. Le processus de suivi est en cours. »
Ces exemples permettent à Gady Inès MVOUKANI de mettre en exergue la synergie entre l’APV FLEGT et l’OIE qui, dans ses annexes, prévoit la mise en œuvre de l’OIE par la société civile. Une synergie renforcée par le nouveau Code forestier, promulgué en juillet 2020.
Défis de l’observation indépendante externe
Le SNOIE Congo fait face à une série de défis décrits par Inès MVOUKANI en ces termes : « notre plus grand défi concerne le financement durable des observateurs indépendants externes. Sans l’aide financière de l’UE et d’autres partenaires, il nous sera impossible de mener à bien nos activités, de nous rendre sur le terrain et de formuler les recommandations sur l’application de la législation forestière ».
En outre, continue MVOUKANI, « notre travail ne consiste pas seulement à signaler les manquements à l’application de la législation forestière et à la prise en compte des droits des communautés locales, mais également à nous assurer que les recommandations formulées dans nos rapports sont prises en compte par les autorités compétentes à tous les niveaux ».
D’ailleurs, comme représentant de la société civile, et au-delà de son rôle clé dans le contrôle des sociétés forestières, l’observation indépendante a un grand potentiel pour contribuer plus largement à la gouvernance forestière. Elle pourrait par exemple suivre la gestion des taxes et des fonds de développement locaux, le sciage artisanal et le marché local et les activités de déforestation. Elle pourrait aussi appuyer l’élaboration et suivre la mise en œuvre des plans de gestion pour les concessions forestières mais aussi pour les nouveaux titres induits par le Code forestier, comme les permis domestiques ou les forêts communautaires ou encore suivre les approvisionnements des zones économiques spéciales en cours de développement.
L’observation indépendante, facteur clé de la gouvernance forestière
L’observation indépendante externe dans le secteur forestier revêt une importance capitale pour promouvoir la transparence et renforcer la gouvernance des ressources forestières. De même, en agissant comme gardiens de la transparence et de la légalité dans le secteur forestier, les observateurs indépendants renforcent l’efficacité et surtout la crédibilité de l’APV. Cette synergie entre l’observation externe et l’APV FLEGT démontre comment une surveillance rigoureuse peut consolider la gestion durable des ressources forestières, en faveur des écosystèmes et des communautés dépendantes.