Bien que le système de vérification de la légalité du bois du Congo ne soit pas encore déployé, l’auditeur indépendant aide à faciliter sa mise en place. Il a d’abord ciblé son action sur les directions départementales de l’économie forestière de quatre départements : le Niari et la Lékoumou dans le sud du pays, la Cuvette ouest au centre, et la Sangha au nord. Son rôle n’était pas de trouver des preuves d’illégalité, mais de vérifier que le système de vérification de la légalité du bois fonctionne correctement. Il a donc permis d’identifier l’écart entre les dispositions de l’Accord de partenariat volontaire où est décrit ce système de légalité, et la réalité sur le terrain.
Alain Bienvenu Ossebi, Coordonnateur de la Cellule de la Légalité Forestière et de la Traçabilité, Ministère du Développement Durable de l’Economie Forestière et de l’Environnement (MDDEFE), explique que « l’action de l’auditeur indépendant permet aux parties prenantes impliquées dans la mise en œuvre du Système de Vérification de la Légalité, à savoir, les administrations publiques et le secteur privé, de connaitre leurs points faibles. Il contribue au renforcement des capacités afin d’améliorer leur niveau de légalité ». En effet, à travers la Cellule de la Légalité Forestière et de la Traçabilité de l’Inspection générale de l’économie forestière, des plans d’actions ont été élaborés pour adresser les demandes d’action correctives identifiées par l’auditeur. La Direction générale de l’économie forestière a mis en œuvre ces plans d’actions.
L’auditeur indépendant a formulé 36 demandes d’actions correctives pour le Niari. Parmi ces demandes, sept ont été priorisées, mais seulement trois ont été fermées par l’auditeur indépendant. À première vue, ce résultat peut sembler maigre, mais tous s’accordent sur le fait que la valeur du travail de l’auditeur va au-delà des chiffres. La résolution des demandes d’action correctives est un exercice nouveau pour l’administration. Comme pour toute structure, l’exercice nécessite d’être progressif et répété afin que la culture de l’audit se développe et que les demandes d’action correctives soient résolues petit à petit, de manière durable. Comme le souligne Alfred Nkodia, Coordonnateur de l’Observation Indépendante sur l’Application de la Loi Forestière et de la Gouvernance piloté par le Cercle d’Appui à la Gestion Durable des Forêts, « le travail de l’auditeur indépendant est appréciable même si des demandes d’action correctives n’ont pu être fermées. Le fait qu’il mette le doigt sur les mauvais fonctionnements de l’administration est une bonne chose ».