La République Centrafricaine a négocié et ratifié en 2012 un Accord de Partenariat Volontaire (APV) avec l’UE dans le cadre du Plan d’action FLEGT de l’UE. Bien que cet Accord ne soit pas encore opérationnel, sa négociation et les efforts entamés pour sa mise en œuvre ont contribué à promouvoir la bonne gouvernance du secteur forestier. Cependant, ces efforts furent paralysés au cours du conflit de 2013-2015. Un coup d’état ouvrit alors une ère de trois années d’instabilité politique au cours desquelles les activités des concessions forestières furent menacées par les groupes armés, notamment la coalition Seleka. Ce n’est qu’en 2015-2016, après des élections présidentielles qui se déroulèrent sous l’égide des Nations unies, que s’est fait le retour à l’ordre constitutionnel. A l’heure actuelle, bien que les affrontements continuent dans le nord de la République Centrafricaine, une relative sécurité est revenue dans la partie sud-ouest, où se trouvent les forêts exploitées du pays. Ce contexte a permis de reprendre les activités dans le secteur forestier et les efforts visant à en améliorer la gouvernance.
La mission d’observation mandatée fait partie des efforts FLEGT déployés dans le pays et présente plusieurs atouts. En effectuant des visites de terrain dans les concessions forestières, la mission pourra documenter les éventuelles infractions et les sanctionner si nécessaire, avec l’objectif de dissuader les exploitants à en commettre dans le futur.
Selon Josias Ndewa Zeneth, le processus FLEGT est «un maillon très important pour clamer haut et fort si la législation forestière a été ou non respectée.» Il ajoute que la perspective des rapports de la mission d’observation indépendante mandatée qui seront rendus publics à son terme de 15 mois sera une motivation clef pour les exploitants de chercher à être en conformité avec le cadre légal et règlementaire.
Pour le chef de la brigade Luc Gomanga, les visites de terrain sont «essentielles pour garantir la traçabilité du bois.» Il ajoute qu’elles ont permis à l’équipe d’échanger avec les exploitants forestiers sur certaines pratiques néfastes à la gestion durable des forêts, d’appréhender certaines contraintes de terrain pour l’exploitation, et de projeter certaines réformes en concertation avec toutes les parties prenantes.